Salut toi!
Au moment où je traduis l’article qui va suivre, nous avons entamé une deuxième période de confinement. Bien différent du premier, (en mars), ce confinement est à deux vitesses. Il y a ceux qui continuent à emmener leurs enfants à l’école ou à aller travailler. Et puis il y a les autres. Les retraités, les chômeurs, ceux qui télé-travaillent et… les jeunes mamans qui choisissent de rester au foyer avec leurs enfants. Dans l’article qui suit, l’auteure met en parallèle le sacrifice de Christ pour nous avec le sacrifice que font les mères pour leurs enfants.
Je te laisse avec les mots de Courtney, auteure de “La gloire de l’ordinaire: pourquoi ton travail à la maison compte pour Dieu”, “La féministe accidentelle: restaurer notre plaisir dans le plan parfait de Dieu” et “Apprends-moi à ressentir: louer à travers les Psaumes dans toutes les saisons de la vie”. Elle est mariée à Daniel, a quatre fils et ils appartiennent à la “Immanuel Baptist Church” à Little Rock dans l’Arkansas.
Voilà son article:
Devenir mère change tout. Il y a tellement de choses qu’on ne te dit pas alors que tu t’apprêtes à sortir de l’hôpital. On te montre bien sûr comment nourrir ton enfant, changer une couche, et tout ce qui concerne l’hygiène en général. Mais personne ne te dit à quel point tu vas te sentir exténuée dans les premiers temps, ou à quel point tu peux te sentir incompétente dans ton nouveau rôle de mère ou encore à quel point tu peux te sentir seule quand ton quotidien ressemble à “Un jour sans fin” [NDT: Un film de 1993 dans lequel le personnage revit sans cesse la même journée].
La maternité est une expérience incroyablement exaltante. Elle est aussi une source d’isolement. Tu peux passer du stade de papillonnage social intense à celui de casanière de l’extrême (qui ne change pas de vêtements pendant trois jours) en un claquement de doigts. Tout le monde est au courant que la maternité transforme. Mais personne n’est vraiment préparé à la manière dont elle transforme.
Le but de la solitude
Il est difficile de discerner un but pour nos circonstances lorsqu’elles sont brouillées par les crises de colère des enfants, les tâches de baves et autres réalités ordinaires de la vie de maman. Mais tout cela ne nie pas le fait qu’une main souveraine est au contrôle. Dans les journées éreintantes de la vie de maman, la solitude peut être ressentie comme la cerise sur un gâteau déjà bien amer.
Elisabeth Elliot a dit à propos de la solitude:
La solitude est une manière de mourir à soi que la plupart d’entre nous connait un jour ou l’autre. Loin d’être une ‘mauvaise’ chose pour nous ou un obstacle à la croissance spirituelle, elle peut être le moyen de faire éclore des bourgeons spirituels jusqu’ici immatures. La plénitude de la beauté de la rose sauvage, sa complète éclosion, dépend de son éternel cycle de vie. Elle meurt, puis vit à nouveau. Encore et encore. Dans l’économie de Dieu, qu’il crée une fleur ou une âme humaine, rien ne devient jamais rien. Les pertes sont les voies qu’il utilise pour obtenir les gains.
Comme tellement d’autres choses que nous affrontons dans nos vies chrétiennes, la solitude fait partie du plan de Dieu qui fait tout concourir à notre bien (Rm 8.28). Alors, dans les jours où tes seules discussions ne sont qu’avec un humain qui s’exprime avec des phrases de deux mots ou par des babillages, sache que ce n’est pas en vain, ni pour Dieu ni pour toi. Cela te prépare à un poids de gloire incomparable (2 Co 4.17).
Mourir à soi n’est pas propre à la maternité. En tant que chrétiens, nous sommes régulièrement appelés à mourir à notre propre gloire et à nos désirs. La douloureuse mort solitaire du Fils de Dieu nous a garanti la vie. À chaque fois que nous mourrons à nous-mêmes, nous participons à la souffrance de Christ (1 Pi 4.13). Ne plus avoir d’interactions sociales ou des journées variées est peut-être une mort pour nous, mais c’est la vie pour nos enfants.
De l’espoir pour les esseulé(e)s
Sur le papier, c’est bien noble de dire que nous mourrons quotidiennement à nous-même pour nos enfants. Mais cela ne semble pas aussi merveilleux lorsqu’ils demandent après nous avant même le lever du jour. Où quand nous devons encore rater un dimanche à l’Église parce que notre enfant est malade ou qu’il a besoin de nous dans la pouponnière. Dans ces moments, nous réalisons rarement que notre solitude permet à nos enfants de s’épanouir. Tu voudrais juste pouvoir parler à tes amis, pour une fois. Heureusement, nous pouvons nous appuyer sur bien plus que nos faibles efforts pour endurer une telle solitude.
Christ a connu la solitude de la croix pour que nous n’ayons jamais à être seuls. Et il s’est même assuré que, lorsque nous répondons à notre solitude en péchant, il nous fait la grâce de pouvoir nous repentir et de mieux réagir la fois d’après. Même dans les jours les plus solitaires, lorsque tout ce que tu fais est nourrir, nettoyer et tenir un bébé, dont tu n’es même pas sûr qu’il te reconnaisse, tu n’es pas seule. La solitude que tu ressens peut être engloutie par la certitude que Christ ne t’abandonnera jamais. Il est notre réconfort lorsque nous pleurons presque autant que notre nourrisson qui a des coliques. Il est notre force lorsqu’il nous semble impossible de sortir du lit pour une énième tétée au milieu de la nuit. Il nous soutient quand nous nous écroulons sur le canapé après une longue journée à nous occuper de tout petits. Il est notre justice lorsque nous péchons contre nos enfants à cause de notre manque de sommeil.
En quelques mois de maternité seulement, j’ai appris que je ne peux berner personne en leur faisant croire que je maîtrise tout. J’ai aussi appris que, dans mes moments de fatigue intense et de solitude, je suis soutenue par mon Père céleste. Il a prévu ces longues journées pour mon bien et ma joie ultime.
Oui, être mère est un travail prenant et solitaire. C’est un travail qui ne produit pas toujours les résultats escomptés, au regard de tous les efforts fournis. Mais, c’est un travail qui participe à l’œuvre de Christ. Nous mourrons tous les jours à nous-mêmes, que ce soit au travers du manque de sommeil, du sacrifice du temps ou de nos relations sociales. Dans toutes ces choses, nous sommes des serviteurs à l’image de Christ (Ph 2.7). Et c’est magnifique aux yeux de Dieu.
Les enfants sont de précieux cadeaux. Il n’y a rien de plus incroyable que d’observer une vie que Dieu a créée en toi (ou en quelqu’un d’autre). Les longues journées que nous passons à éduquer nos enfants ont une importance éternelle qui vaudront un jour, Dieu voulant, de nombreuses récompenses. En attendant nous travaillons. Nous attendons. Et nous crions à Dieu, le seul qui comprend parfaitement ce que cela signifie de donner sa vie pour les siens.
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Lire l’article original en anglais.
As-tu déjà connu cette solitude liée à la maternité? Si cet article t’a encouragé(e), n’hésite pas à le partager autour de toi. Il y en a peut-être d’autres qui se sentent seul(e)s.
En ce qui me concerne, cet article m’a rappelé que nous ne sommes pas faits pour élever des enfants seuls. Les parents ont besoin d’être entourés pour pouvoir renouveler leurs forces. La communauté que forme l’Église a aussi un rôle important à jouer. Un sujet à aborder une prochaine fois. ^^
Toujours sur le thème de la solitude:
Le collectif MAJESTART ,un collectif d’artistes qui invite à changer de regard sur la foi chrétienne au travers des arts visuels à pour projet d’organiser une nouvelle campagne artistique qui s’appellera
Cette campagne va parler de la souffrance de la solitude. Ils vont traiter du sujet en créant plusieurs œuvres artistique, du contenu théologique et philosophique et ils vont mettre en avant des « acteurs de terrain » ainsi que des travailleurs sociaux.
Cette campagne ultra pertinente a un coût. Si tu veux faire un don c’est par ici.
Merci Alex pour ce bel article, très touchant, il m’a fait du bien 🥰😘😘
Génial, merci pour ton retour!😘